Reims / Vol organisé Vigiles, caissières et faux clients grugeaient l'hyper
Neuf agents de sécurité, des caissières, des clients fictifs… entre 1999 et 2002, seuls ou par équipes, certains salariés avaient trouvé tout un tas de moyens pour voler l'hypermarché de la route de Cernay-les-Reims.
EN 2001, l'enseigne Carrefour reprend le « Continent » de la route de Cernay-les-Reims. À l'époque, la direction note que l'hypermarché présente un taux impressionnant de « démarque », des produits qui disparaissent du magasin. À tel point qu'elle décide d'engager un détective privé — Régis Serange (qui a, depuis, publié un livre) — qui est infiltré au sein des agents de sécurité du magasin.Au fil des semaines, le détective découvre les manigances des uns, les trafics des autres. À tous les niveaux, quelques salariés y trouvent leur compte. Des systèmes ingénieux qui, mis bout à bout, ont pris une ampleur étonnante.Le détective, dans son rapport, met en cause une dizaine de vigiles d'une société privée — aujourd'hui en liquidation -, mais aussi des caissières, un vendeur en électroménager, un vigile interne et le responsable de la sécurité… Les systèmes de vol mis en œuvre étaient multiples (voir encadré).Caverne d'Ali BabaPour le substitut du procureur de la République Camille Siegrist, un des principaux responsables était Claude Goffi, adjoint de sécurité et responsable du service récupération des marchandises et contrôle. Absent à l'audience du tribunal correctionnel, l'homme était surnommé « M. Darty ». Les enquêteurs ont retrouvé à son domicile des centaines d'objets, « une petite caverne d'Ali Baba, » indique le substitut. Il a reconnu avoir commis entre 1992 et 2000 des centaines de vols au préjudice de l'hypermarché.En tout, près de 4.800 objets volés ont été
retrouvés par les gendarmes aux domiciles des 19 prévenus : CD, DVD, téléphones portables, home cinéma… Les salariés concernés n'agissaient pas tous dans la même bande. Mais ils connaissaient les petits trafics des autres et fermaient les yeux.Me Sprimont, pour Continent-Carrefour a réclamé 150.000 euros de dommages et intérêts. Les avocats des prévenus — qui ont tous été licenciés ou ont démissionné après les faits — se sont ensuite relayés pour fustiger, comme Me Rahola, l'attitude de la grande surface. « La grande distribution souffre d'une image déplorable. Elle écrase les petits commerçants, les producteurs, sous-paye ses salariés… Les prévenus étaient payés une misère, ils se sont demandés pourquoi ils ne profiteraient pas eux aussi du système… ».Tous les avocats ont demandé le rejet des demandes de Carrefour « qui ne donne aucun chiffrage précis de son préjudice ».Le tribunal a relaxé une des clientes qui avait agi par nécessité et a condamné les 18 autres prévenus à des peines allant de deux à quatorze mois de prison avec sursis. Claude Goffi a écopé de 18 mois de prison dont un an avec sursis et 3.000 euros d'amende. Le tribunal a rejeté la demande de dommages et intérêts de Carrefour.Patricia Buffet
mardi 11 mars 2008
catherine vautrin ira seule a la bataille
Finalement, c’est Catherine Vautrin qui ira seule à la bataille contre la socialiste Adeline Hazan à Reims. Hier soir, au terme d’une journée de suspense, son meilleur ennemi et candidat officiel de l’UMP, Renaud Dutreil, a décidé de retirer sa liste. Arrivé troisième du scrutin dimanche, il pouvait espérer une fusion des deux listes de droite. «1200 voix d’écart entre nous, ça montre bien l’hésitation des électeurs et la nécessité de gagner ensemble», expliquait à Libération hier soir l’ex-ministre des PME, marri de la décision prise dans la soirée à Paris par l’UMP de soutenir Vautrin.
Parachutage. Mais qu’on ne s’attende pas à le voir faire la suite de la campagne pour la candidate officielle. S’il se retire, Dutreil «n’appellera pas à voter pour sa rivale de droite». «Elle m’a claqué la porte au nez, dit-il. Elle portera seule la responsabilité de la victoire de la gauche.» Des mots durs pour habiller une déception à la hauteur du parachutage de celui qui est devenu député de Reims en juin dernier.
Un peu plus tôt dans la soirée, l’UMP avait cru bon de faire rappeler aux belligérants les règles de bonne conduite en cas de présence au second tour de deux listes de droite : investiture au profit du candidat en tête et retrait du second. Dutreil proposait, lui, à sa rivale une fusion des liste. Selon lui, la commission d’investiture du parti permettait cette option. «Elle m’aurait battu de dix points, je me serai retiré sans rien dire. Là, les électeurs n’y comprendront rien.» L’ancien candidat officiel balance à tout-va. Y compris en direction de son propre parti : «L’avis de la direction de l’UMP m’importe peu, personne ne m’a dicté ma conduite. Quelle importance quand on voit qu’ils n’arrivent même pas à bloquer une candidature dissidente.» Renaud Dutreil en veut aussi manifestement à Jean-Louis Borloo, le ministre de l’Ecologie, qui aurait permis la délivrance de la déclaration d’utilité publique pour le futur tram de la ville, juste trois jours avant le premier tour. Dutreil avait axé une partie de sa campagne sur la remise en question du projet de tram que soutiennent à la fois la socialiste Adeline Hazan et Catherine Vautrin.
Historique. Ce final sous le signe d’un parfait amour à droite va sans doute faire le jeu d’Adeline Hazan, la socialiste arrivée en tête au premier tour avec 42 % des suffrages. Un score qu’elle «n’imaginait pas». Et qui lui donne une chance historique d’emporter la ville.
Renaud Dutreil, tout à son aigreur, se demandait hier soir «si Catherine Vautrin ne préfère pas perdre seule. Elle fait le jeu du camp adverse». Quoi qu’il en soit, elle et lui n’ont pas fini de se fréquenter. En tant que député, il sera de toutes les cérémonies officielles. Elle, sans doute comme chef de l’opposition municipale, et comme députée aussi. L’âge de glace.
Parachutage. Mais qu’on ne s’attende pas à le voir faire la suite de la campagne pour la candidate officielle. S’il se retire, Dutreil «n’appellera pas à voter pour sa rivale de droite». «Elle m’a claqué la porte au nez, dit-il. Elle portera seule la responsabilité de la victoire de la gauche.» Des mots durs pour habiller une déception à la hauteur du parachutage de celui qui est devenu député de Reims en juin dernier.
Un peu plus tôt dans la soirée, l’UMP avait cru bon de faire rappeler aux belligérants les règles de bonne conduite en cas de présence au second tour de deux listes de droite : investiture au profit du candidat en tête et retrait du second. Dutreil proposait, lui, à sa rivale une fusion des liste. Selon lui, la commission d’investiture du parti permettait cette option. «Elle m’aurait battu de dix points, je me serai retiré sans rien dire. Là, les électeurs n’y comprendront rien.» L’ancien candidat officiel balance à tout-va. Y compris en direction de son propre parti : «L’avis de la direction de l’UMP m’importe peu, personne ne m’a dicté ma conduite. Quelle importance quand on voit qu’ils n’arrivent même pas à bloquer une candidature dissidente.» Renaud Dutreil en veut aussi manifestement à Jean-Louis Borloo, le ministre de l’Ecologie, qui aurait permis la délivrance de la déclaration d’utilité publique pour le futur tram de la ville, juste trois jours avant le premier tour. Dutreil avait axé une partie de sa campagne sur la remise en question du projet de tram que soutiennent à la fois la socialiste Adeline Hazan et Catherine Vautrin.
Historique. Ce final sous le signe d’un parfait amour à droite va sans doute faire le jeu d’Adeline Hazan, la socialiste arrivée en tête au premier tour avec 42 % des suffrages. Un score qu’elle «n’imaginait pas». Et qui lui donne une chance historique d’emporter la ville.
Renaud Dutreil, tout à son aigreur, se demandait hier soir «si Catherine Vautrin ne préfère pas perdre seule. Elle fait le jeu du camp adverse». Quoi qu’il en soit, elle et lui n’ont pas fini de se fréquenter. En tant que député, il sera de toutes les cérémonies officielles. Elle, sans doute comme chef de l’opposition municipale, et comme députée aussi. L’âge de glace.
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